La forêt de Fontainebleau, un patrimoine exceptionnel à protéger

Le massif de Fontainebleau

Le massif forestier de Fontainebleau est constitué de trois forêts domaniales, gérées par l’Office National des Forêts : Fontainebleau (17 338 ha), Trois-Pignons (3 309 ha) et la Commanderie (2 500 ha). Il s’agit du plus grand ensemble forestier d’Ile-de-France, véritable poumon vert pour cette région densément peuplée. Depuis près de deux cents ans, avec l’arrivée des peintres de l’école de Barbizon puis celle du train en 1849, la forêt de Fontainebleau est un haut lieu touristique. Elle reçoit environ 15 millions de visites par an. Ce qui en fait l’espace naturel le plus visité de France.

Cette forêt est reconnue internationalement pour ses paysages atypiques : des chênaies et hêtraies côtoient des secteurs de landes, de platières, des chaos rocheux de grès et des mers de sable. Pour toutes ces raisons, en 2012 le massif de Fontainebleau a été la première forêt labellisée Forêt d’Exception®. Il s’agit d’un réseau de 15 forêts nationales remarquables à la fois du point de vue du patrimoine culturel mais aussi naturel (biodiversité, paysages, histoire, …). Ce label a permis de développer le partenariat local aussi bien au niveau institutionnel qu’associatifs.

Histoire de la forêt

Depuis des milliers d’années, le massif forestier de Fontainebleau est lieu de multiples activités humaines. Elles sont à l’origine de l’évolution de la forêt dans le temps et l’espace. De nombreuses traces sont aujourd’hui conservées. Pourtant la forêt est souvent considérée comme un milieu naturel, vierge de toute intervention humaine car les paysages observés semblent stables : les arbres mettent des décennies pour croître. Sa faune et sa flore sont symboles d’une nature sauvage et pourtant cette forêt cache de nombreux trésors, témoins du passé.

On trouve dans la forêt, près de 2 000 cavités gravées. Certaines de ces gravures ont plus de 25 000 ans et sont uniques au monde. Elles représentent des quadrillages, des animaux, des personnages ou diverses formes abstraites.

Durant l’Antiquité, il faut imaginer un décor complétement différent : à la place de la forêt, il y avait de l’agriculture avec de nombreuses fermes gallo-romaines. A partir du VIe siècle, la forêt remplace progressivement les champs.

A partir de l’an mil, sous Robert II le Pieu (996-1031), la forêt est rattachée au domaine royal. Pendant 900 ans, les rois se succèdent à Fontainebleau. Le château est fondé au Moyen-âge puis agrandi sous François Ier jusqu’à Napoléon III. C’est alors l’époque de la forêt faite pour la chasse à courre. De cette époque, la forêt a hérité ses allées forestières et ses carrefours en étoile.

Au début du XIXe siècle, les artistes commencent à s’intéresser aux paysages de cette forêt. Sous leur impulsion, elle commence à attirer les touristes, en particulier à partir de 1849, date de l’arrivée du chemin de fer. Depuis son prestige n’a fait que croître pour atteindre actuellement plus de 11 millions de visites par an.

Réservoir de biodiversité

Le contexte climatique et géologique du massif de Fontainebleau est favorable à des milieux variés (futaies de hêtres, chênes et autres feuillus, futaies de résineux, platières, mares, landes, lisières…) et à une faune et une flore très riche et diversifiée. 95% de la surface totale du massif est constituée de forêt : 60% de feuillus (principalement chêne et hêtre) et 40% de résineux (pins sylvestres, maritimes ou laricio particulier). Les 5% restants sont les mieux humides et les milieux ouverts. Une des particularités de la forêt de Fontainebleau se sont ses mares de platières. Celles-ci sont des mares temporaires, car elles sont alimentées uniquement par les eaux de pluie. Les paysages ouverts, c’est-à-dire non boisés, se composent de landes et de pelouses sèches. Plusieurs espèces d’oiseaux y vivent. C’est le cas des espèces protégées comme l’alouette lulu, la fauvette pitchou ou l’engoulevent d’Europe. Depuis 2015, l’ONF fait appel à un troupeau de mouton pour entretenir ces milieux ouverts.

Ainsi dans la forêt, on dénombre plus de 5 600 espèces végétales (1 350 plantes à fleurs, 460 mousses, 2 700 champignons, 675 lichens, 500 algues), dont une plusieurs espèces protégées mais aussi une importante faune sauvage (6 600 espèces animales dont 60 mammifères, 200 oiseaux, 5 600 insectes) : cerfs, chevreuils, sangliers, renards, chauves-souris….

Afin de protéger cette flore et cette faune, la forêt de Fontainebleau est l’objet de nombreuses protections : Natura 2000, Réserve de biosphère, Réserves biologiques intégrales et dirigées…

Les enjeux face au réchauffement climatique

Le changement climatique demande aux forestiers de s’adapter, d’innover et diversifier les essences présentes en forêt. L’enjeu est ainsi de rendre les forêts plus résilientes et donc d’avoir des essences plus résistantes aux sécheresses et globalement aux climats chauds.

Le réchauffement climatique s’est, en effet, accéléré et la migration des espèces a ainsi besoin d’être assistée par l’Homme pour préparer la forêt de Fontainebleau.

Les bonnes pratiques à adopter pour préserver la forêt

La forêt de Fontainebleau est un espace d’exception, offrant un grand bien-être à ses visiteurs. Ainsi, il est important de respecter quelques règles :

Ensemble, 

– Remportons nos déchets pour préserver la beauté et la vie de la forêt

– N’allumons ni feu, ni barbecue, ne jetons pas nos cigarettes (à Fontainebleau on dénombre environ 40 départs d’incendie par an)

– Ne nous garons pas devant les barrières pour laisser les routes accessibles aux secours

– Ne cueillons pas plus d’un panier de fleurs, plantes ou champignons

– Ne circulons pas en dehors des chemins, pour la préservation des sols et la quiétude de la faune

– Ne ramassons pas le bois mort afin de maintenir la richesse écologique de la forêt

– N’utilisons pas de drones en forêt sans autorisation pour la quiétude de la faune, en particulier les oiseaux

– Du 15 avril au 30 juin, gardons nos animaux de compagnie en laisse (pour limiter le dérangement des jeunes animaux forestiers)

– N’entrons pas dans les réserves biologiques intégrales en dehors des sentiers balisés

– Sortons bras et jambes couverts pour se prémunir des tiques en forêt

Lieu de naissance de l’itinérance, des sentiers préservés pour découvrir la forêt

Célèbre dans le monde entier, la forêt de Fontainebleau doit aussi une grande partie de ses aménagements et de son patrimoine bâti à Claude-François Denecourt.

Ce visionnaire émerveillé par la beauté de la forêt, y inventa le tourisme de nature, en traçant dès 1842, les tous premiers sentiers pédestres balisés au monde, appelés « sentiers bleus ». Au total, ce sont plus de 150 kilomètres de promenade qui ont été créés à cette époque. La forêt s’ouvre aux promeneurs qui la découvrent avec l’arrivée du chemin de fer puis la publication des premiers guides de promenades de Denecourt (1839). Le tourisme de nature est né et s’est développé en France à partir de Fontainebleau. Ces sentiers permettent ainsi aux visiteurs de la découvrir, et en restant dans les chemins, de l’observer tout en laissant l’environnement forestier limitrophe se développer avec quiétude.

Nous vous proposons de partir à la découverte de ces sentiers de randonnée mais aussi des autres sentiers qui furent créés par la suite afin de découvrir la forêt et son patrimoine !

Il est important de rester sur les sentiers de randonnée pour  préserver les micro-organismes, si important au maintien de la biodiversité.  Ces sentiers sont entretenus et permettent une découverte de la forêt tout en la protégeant.

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