Dépaysement au Pays de Fontainebleau

L’Art de se dépayser près de chez soi

La nature est une invitation au voyage, elle ne cesse de surprendre quand nous prenons le temps de bien la regarder, d’essayer de la comprendre, d’appréhender comment elle a pu évoluer. C’est souvent l’été, quand soudain, il est temps de faire une pause, que la connexion s’opère. Alors pour vivre ces moments, faut-il vraiment rechercher l’ailleurs lointain, n’y a t- il pas finalement des surprises et des souvenirs à construire, qui offrent un voyage intérieur tout aussi enrichissant et plus en profondeur ?

Nous partageons avec vous, ce voyage photographique en Forêt de Fontainebleau, proposé par Fabrice Milochau, photographe professionnel et spécialiste de la prise de vue de paysages.

Découvrez les paysages de la Forêt de Fontainebleau sous un regard nouveau, à travers les extraits sélectionnés du livre Planète France, les prodiges de la Nature, mis à l’honneur dans le cadre de la COP 21 Paris 2015 et d’une étonnante actualité.

 

 Premier voyage : MARE AUX CERFS – Forêt de Fontainebleau

Marais du golfe du Mexique

Dans l’étonnante diversité paysagère de la forêt de Fontainebleau, on retrouve les ambiances marécageuses de la mangrove du golfe du Mexique. L’obscurité de cette eau ébène et la particularité de cet arbre dont les racines jaillissent de terre transportent immédiatement vers les marais, qui bordent les fleuves américains allant se jeter dans le golfe du Mexique.

 

 

Assis sur la rive, on se mettrait presque à douter que la branche qui flotte ne soit un alligator tapi dans l’ombre. Et pourtant, dans cet environnement bien ancrée en France, c’est une invitation à admirer une végétation amphibie et ressentir les ambiances de la mangrove.

mare aux cerfs

La Mare aux Cerfs est l’une des nombreuses mares de la forêt de Fontainebleau et l’unique cyprès chauve qui profite de son eau est l’un des vingt arbres de cette espèce plantée en France au XIXe siècle. Bien que loin de son aire d’origine, il retrouve autour de la mare aux Cerfs les conditions de vie qu’il aurait pu avoir dans le sud des États-Unis : ses racines s’enfoncent dans le sol et émettent des appendices qui émergent pour assurer la respiration, comme c’est le cas pour les espèces des mangroves.

Si peu de témoins ont vu des cerfs se désaltérer aux rives de cette mare, nul ne doute que la faune sauvage de la forêt de Fontainebleau y fait une halte rafraichissante : des empreintes en quantité attestent de la fréquentation assidue des rives, notamment par les sangliers qui s’enduisent les soies de boue pour lutter contre insectes et parasites.

 

 Deuxième voyage :  RESERVE DE LA SOLLE

Forêt d’Amérique du Sud

arbre solle

Quand la pluie s’abat sur cette forêt exubérante de Fontainebleau et que résonne le coassement des grenouilles, c’est une forêt humide d’Amérique du Sud, qui s’étend au sud de Paris.

Colonisée à l’extrême par une mousse épaisse, la réserve de la Solle pourrait tout aussi bien faire partie de l’une des forêts humides d’Amérique du Sud. Mais si la forêt de Chocó, sur la côte ouest de la Colombie reçoit plus de 15 000 mm de pluie par an, il n’en va pas de même pour la forêt de Fontainebleau, qui n’en reçoit que 750 mm au maximum.

À un taux d’humidité de 95 % dans la strate inférieure, la forêt tropicale répond par une luxuriance végétale faite de fougères arborescentes d’épiphytes étrangleuses. Soumis aux influences atlantique, continentale et parfois même méditerranéenne, le climat de la forêt de Fontainebleau est marqué par un taux d’humidité plus tempéré, et les hêtres de la Solle sont tapissés d’épiphytes tout aussi luxuriantes, mais nettement moins invalidantes pour leurs hôtes : ces plantes ne s’enracinent pas dans le sol mais sur les arbres et leurs branches.

 

 

forêt solle

Elles n’y prélèvent ainsi aucune nourriture et ne sont donc pas ici considérées comme des parasites. Dans les forêts tropicales humides, seulement 1 % à 3 % de la lumière arrive jusqu’au sol ; en grimpant sur les arbres c’est davantage de lumière que ces plantes peuvent ainsi capter. En forêt de Fontainebleau, ce sont 450 espèces de mousses différentes qui ont été inventoriées.  Dans le cas précis, de la forêt de la Solle, bon nombre de richesses biologiques est protégée au sein d’une réserve biologique intégrale non accessible au public, laissée ainsi en libre évolution végétale. Ces multiples espèces de mousse éveillent l’intérêt et surtout l’envie de découvrir d’autres sites de la forêt, au paysage surprenant par leur présence.

Tels des œuvres d’art sculptées par un artiste de génie, les hêtres tentaculaires et moussus de la Solle sont  protégés au sein d’une réserve biologique intégrale où la Nature peut ainsi exprimer librement toute sa créativité et richesse.

 

 Troisième voyage  : SÉQUOIA DE FONTAINEBLEAU

Parc californien

sequoia

Plantés pour étudier, si l’espèce pouvait s’acclimater en forêt de Fontainebleau, les rares séquoias présents aujourd’hui dans les allées rappellent les grands parcs californiens.

Au pied d’un beau séquoia, on pourrait se croire dans le célèbre parc national américain de Redwood, l’une des dernières forêts de séquoias originelles des États-Unis. Atteignant leur taille adulte en quatre siècles et réputés pour leurs records de longévité – plus de 2 000 ans –, ces arbres contiennent un fort taux de tanin, qui les protège des attaques d’insectes et des incendies. Ces arbres majestueux viennent enrichir les 5800 espèces végétales de la forêt de Fontainebleau, classée Réserve Mondiale de Biosphère par l’Unesco, à laquelle s’ajoute près de 5800 espèces animales. Une harmonie unique, qui font de cette forêt un patrimoine végétale précieux, mais aussi fragile à découvrir et préserver.

Du nom d’un célèbre chef indien, inventeur au XIXe siècle de l’alphabet cherokee, les indiens de la Sierra Nevada vénéraient le Séquoia géant comme le pilier du monde, autour duquel tout avait été créé. Ils l’appelaient l’Arbre Phénix pour sa faculté à résister au feu et à « renaitre de ses centres ».

 

Quatrième voyage – GORGES DE FRANCHARD

Forêt boréale Scandinave

Forêt BoréaleUne impression de montagne, telle est la sensation que l’on peut ressentir en admirant le point de vue depuis une platière rocheuse en forêt de Fontainebleau. Avec des paysages où le Pin Sylvestre a étalé son règne, c’est aussi une forêt boréale qui semble se présenter.

Personnage sacrée de la mythologie Nordique, la forêt boréale (dieu grec des vents du Nord) invite aux mystères par sa densité d’arbres, essentiellement de conifères associés à quelques feuillus, ils constituent une formation caractéristique de ces régions nommées Taïga. forêt Boréale

La véritable force de la forêt boréale tient à son pouvoir d’accumuler et de conserver d’énormes quantités de carbone, principalement dans le sol. En fait, la forêt boréale stocke plus de carbone que toutes les forêts tropicales réunies. Par leur densité sur un sol sableux, ces essences présentes en forêt de Fontainebleau permettent notamment aux mammifères de trouver des refuges à l’abri des regards.

C’est au coucher du soleil, que ce point de vue de montagne de la forêt de Fontainebleau prend toute son élégance avec des variations de teintes étonnantes, et notamment l’hiver lorsque la neige vient s’y poser en fines couches.

 

livre Fabrice Milochau

Si vous avez aimé ces voyages en forêt de Fontainebleau, nous vous invitons à découvrir le travail de Fabrice Milochau. Depuis 2010, il explore une autre voie, celle de l’art contemporain en donnant une nouvelle vie à son travail photographique tout en préparant la sortie d’un nouveau livre consacré à la Forêt de Fontainebleau.

Vous pouvez souscrire pour pré-commander son livre Fontainebleau, forêt fantastique dans lequel il rend hommage à cette fabuleuse palette de paysages forestiers qui fascinèrent monarques et artistes depuis des siècles !

 

 

 

 

 

 

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