César Malfi est fasciné par l’Antiquité, exactement comme pouvaient l’être certains hommes de la Renaissance, princes humanistes ou artistes. Lorsqu’il découvre la galerie François 1er au château de Fontainebleau à la fin de l’année dernière, c’est évidemment pour lui un choc esthétique et intellectuel. Car c’est bien là, très précisément, que la Renaissance avait été importée pour la première fois en France dans les années 1530 par deux célèbres artistes italiens, Rosso Fiorentino et Le Primatice, invités à Fontainebleau par le roi François 1er afin de décorer cette galerie qui porte son nom.

Devant ce « chant visuel où se croisent allégorie politique, mythologie, sensualité et quête d’éternité », César Malfi décide alors de « créer un dialogue entre les gestes d’hier et les élans d’aujourd’hui », et de « faire renaître », une fois encore, « cette galerie par l’art contemporain » en posant « un nouveau regard sur une œuvre bien connue ».

Pour sa nouvelle exposition bellifontaine, César Malfi propose donc une série de peintures directement inspirées par l’esprit renaissant qui règne dans la galerie François 1er : neuf toiles allégoriques dédiées à neuf valeurs cardinales, dont la première et peut-être la plus importante est ce que les Romains de l’Antiquité appelaient le numen, c’est-à-dire la Volonté agissante. (Les huit autres étant la Grâce, la Pensée, l’Amour, la Mémoire, la Passion, le Rêve, la Vie et la Métamorphose.)
Ses « neuf muses contemporaines du château de Fontainebleau », César Malfi les décrit comme « neuf présences sensibles, enracinées dans notre époque mais nourries de cet héritage » humaniste.